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Salamandre de feu

Aujourd'hui on a eu la visite d'une salamandre de feu.... Elle s'était cachée derrière notre réserve de bois.

 

Petit rappel de ce qu'est la salamandre de chez nous....

 

La salamandre est un animal à sang froid, vivant dans la grande majorité de l’Europe. Etant à sang froid, elle ne peut pas, comme nous, gérer la température de son corps. Celle-ci est donc équivalente à la température extérieure. En hiver, si une salamandre reste à découvert, elle va donc très rapidement geler. Elle va donc choisir un endroit dont la température ne va pas trop baisser afin d’hiverner (et non d’hiberner, comme le font les ours).

La salamandre, comme nous, a très bien compris les facultés isolantes du bois. Elle va donc se cacher dans des troncs d’arbres tombés, dans des vieilles souches, souvent entre l’écorce et le bois. Et il se trouve que plus l’amas de bois est important, plus il est isolant, et donc les bûches entassées par les paysans pendant le printemps ou l’été, et qui ont commencé à se décomposer avec les pluies d’automne, font figure d’hôtel 5 étoiles pour une salamandre.

Donc, en hiver, quand les souches étaient apportées à l’intérieur et jetées dans la cheminée, le feu réveillait et faisait sortir la salamandre à toute vitesse de sa souche, sous le regard ébahi des habitants de la maison. Qui vont en conclure, de manière tout à fait logique, que la salamandre naît dans le feu.

En ce qui concerne le poison, il est vrai que la salamandre est un animal vénéneux. Quand elle se sent en danger, elle est capable de sécréter, grâce à des glandes situées sous sa peau, un poison neurotoxique qui va agir par contact avec les muqueuses (bouche, yeux, etc.). Ainsi, quand un animal tente de manger la salamandre, ce poison lui fait rapidement changer d’avis. Au delà de son goût très désagréable, il provoque des réactions de contraction et de décontraction involontaire des muscles, notamment de la gorge, pouvant parfois mener à la mort. Il est à noter que la salamandre n’est pas mortelle pour l’homme, mais certains de ses proches parents, comme le triton rugueux californien (Taricha granulosa), le sont. Le mythe de la salamandre empoisonnée ne fait qu’amplifier cette caractéristique bien réelle de l’animal.

 

Bien évidemment, la salamandre européenne n’est pas la seule à avoir suscité une telle mythologie. De nombreuses autres ont eu une place de choix dans l’imaginaire collectif, tels le protée en Slovénie ou l’axolotl dans la culture aztèque. Mais ceux-ci feront l’objet d’autres articles dans le futur.